Chronique par Guillaume Belhomme sur Le Son du Grisli (27 septembre 2011)
Partis d’un haïku, Daunik Lazro, Benjamin Duboc et Didier Lasserre, ont envisagé une improvisation en quatre temps sur un épais vaisseau dont le bois craque. Le pavillon arboré en appelle au vent et au silence : le baryton n’ose encore qu’une note, la contrebasse est étouffée et la caisse-claire frôlée à peine.

Un balai plus affirmatif sur cymbale, tandis que l’archet perce quelques voies d’eau, fomente un grain que Lazro rejoindra pour le fortifier à coups d’aigus tenaces. Le transport est non pas accidenté mais lunaire, l’équilibre tient de la rencontre d’une atmosphère délétère et de notes sans cesse sur le feu. Jusque-là insaisissable, le chant du baryton se fera mélodique en plus de régler l’allure du trio : c’est déjà le quatrième temps. Celui d’une berceuse qu’un ultime grondement, cri étouffé en saxophone, changera en paysage fantastique formé sous dépression : la conclusion de Pourtant les cimes des arbres est admirable, convenant ainsi à merveille au bel ouvrage qu’est l’enregistrement dans son entier.

 

 

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