Pierre Durr // Revue & Corrigée (décembre 2022)

Conçue comme un spectacle mêlant musique et chorégraphie, cette fiction musicale est due au contrebassiste Benjamin Duboc et fut présentée en octobre 2021 à Montreuil. Outre les trois corps actants, dont l’un(e) se fait récitante pour le texte introductif évoquant l’instant et le temps, elle fait appel à 21 musiciens (d’où le nom de l’ensemble), dont certains sont parmi les plus actifs sur les scènes des musiques créatives et improvisées (ainsi Claire Bergerault, Christiane Bopp, Jean-Luc Cappozzo, Gaël Mevel, Thierry Waziniak, Sylvain Kassap, Patricia Bosshard, pour n’en citer que quelques-uns).
La suite musicale se compose de plusieurs mouvements, dont certains s’apparentent à de longs bourdonnements opérés par l’ensemble des instruments (au début) ou seulement par certains d’entre eux, accentués par des effets de clusters. D’autres mettent en avant certains instruments, rompant la linéarité, telles les percussions. Le piano peut résonner et agir comme un glas obsédant et de plus en plus rapide avant d’atteindre un climax (vers la 10ème minute), ou alors l’ensemble est rythmé par une contrebasse égrenant des notes, rappelant un peu celle de Jack Bruce au sein de Cream (vers la 32ème minute). Parfois la trame est parcourue de passages presque silencieux, rompus par quelque éclat de voix, et laisse émerger sons de cuivres (trombone, grincements des anches) ou autres vents, esquissant quelques dialogues (piano-clarinette, cordes-claviers), mêlant habilement dissonance et glissandi plus romantiques.Traversée aussi par quelques ondes électroniques, cette fiction musicale se révèle une œuvre saisissante.

 

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